Investir pour un monde plus humain

 
 
Ethique et Investissement Investir pour un monde plus humain
 
 
 
 
 

Actualités Des nouvelles de quelques partenaires d'E&I, de longue date !

Un acte d'engagement actionnarial, pour l'exemple
 

sculpture-5257477_1920

 

 

Notre interpellation, lancée lors de la Semaine de la Finance Responsable sur l'engagement actionnarial 2024 contient, implicitement, une préoccupation clé :

 

Pourquoi les investisseurs responsables sont-ils invités à questionner BNPP au sujet d’Altice ? Les banques universelles, comme BNPP qui est la première banque européenne avec un bénéfice annuel de 10 milliards d’euros, sont au centre du monde de la finance actuelle.

 

Un modèle sujet aux conflits d'intérêts

 

Sur la base des réseaux traditionnels de crédit et de dépôt, elles ont développé en sus de ces derniers, grâce à la déréglementation européenne des années 1980 et l’abrogation en 1999 de la loi américaine Glass-Steagall, un rôle dominant tant dans le négoce de valeurs mobilières que dans la gestion de titres, la banque d'affaires, les assurances et l’immobilier, et ce, grâce aussi à la « garantie implicite » des États.

Cette dernière leur a en effet permis de pénétrer avec moins de risque ces nombreux secteurs, sources de revenus alternatives aux crédits et dépôts classiques, et, dans un contexte d’économies d’échelle, d’accroître leurs opérations financières avec les grands groupes, les seuls à même d’utiliser fréquemment leurs services de conseil en fusions-acquisitions et de financement desdits rachats d'entreprise, aux dépens des services de crédit ou de dépôt des clients plus modestes.

 

... et qui pose la question éthique de savoir si la rémunération du risque revient bien à qui porte le risque

La gestion des multiples conflits d’intérêts générés par la multiplication des opérations de financement, d’investissement et de conseil avec les grands clients étant laissée aux banques et à leurs responsables de conformité, ce modèle met l’enrichissement rapide des grands acteurs choyés par les banques universelles à la charge de la grande masse des déposants, par ailleurs bridés dans leurs demande de prêts bancaires.

Le groupe Altice-Drahi, qui est devenu le client numéro un de BNPP, est un cas révélateur des défauts de ce régime. Il a en effet obtenu en 20 ans, pour ses acquisitions dans le secteur des télécommunications, un financement global atteignant 60 milliards d’euros. Dans le même temps, il a réduit l’emploi de milliers de personnes en France et au Portugal, et son PDG, Patrick Drahi, qui vit en Suisse et paie peu d’impôts, est devenu multimilliardaire.

 

Un cas emblématique, épineux à l'aune de la RSE des acteurs du secteur financier


Comme en 2023 plusieurs cadres d’Altice ont été arrêtés puis mis en examen au Portugal puis en France pour divers délits financiers, la faveur de BNP-PARIBAS pour ce groupe et son fondateur semble contraire aux règles d'éthique auxquelles la banque prétend se conformer. De plus, ce groupe manquant depuis quelques années du cash-flow nécessaire au service de son énorme dette, il est fort probable que les fonds d'investissement à qui les banques, comme BNPP, ont transféré le risque Altice ne soient que très partiellement remboursés, occasionnant ainsi une perte aux modestes retraités et contribuables au profit du PDG et actionnaire d’Altice, un résultat là aussi contraire aux objectifs du Code de conduite de la banque.

 

Un enrichissement personnel aux dépens des services de crédit et de dépôt des clients les plus modestes ?

Compte tenu de ces faits, et alors que les ministères portugais et français de la justice continuent d’enquêter sur d’éventuelles malversations de la direction d’Altice, il apparaît nécessaire que pour la protection de ses actionnaires, clients et correspondants, BNPP se porte partie civile aux procès en cours. C'est l'objet de la question écrite de l'association Éthique et Investissement, adressée à BNPP. Tous les éléments du dossier étayé sont à retrouver ici

 

A noter, par ailleurs, que notre publication périodique intitulée "La Communication Ethique et Financière d'E&I" consacre un numéro double à l'analyse du secteur "Banques et Services Financiers" (d'ores et déjà adressé à nos adhérents), qui sera prochainement archivé ici.

 

Jérôme Courcier, Président d'E&I

Pierre-Henri Leroy, Administrateur d'E&I

 

Retour